Bambini par Ronaldo Bastos

“Bambini” est visible dans ce qu’il cache. Les tons mineurs, le surréalisme des textes et les timbres électroniques ponctués de cuivres se superposent à la structure rythmique de chaque chanson, brésilienne à sa façon. Les cadences, presque toujours enveloppées de nombreux éléments, construisent une atmosphère de dystopie du présent : des visions partielles de la réalité étouffées par les sons d’un monde obscur et beau. L’ordre des titres confirme à lui seul cet appel aux différents moyens de voir et d’interpréter le monde. Dans les trois premiers morceaux, les sonorités et les thématiques urbaines abordent l’individu dans sa relation à l’autre. Les chansons sont tournées vers l’extérieur. Le troisième morceau, “Diga Sim”, e son atmosphère de bord de mer psychédélique, fait le lien avec la Face B, où émergent des éléments naturalistes et où le focus se fixe sur l’individu sensible. Dans cette partie, des mélodies délicates et intimistes s’ajoutent au dialogue constant entre les tons graves et aigües. Avec le morceau instrumental “Jasmin”, Bambini se termine comme s’il était toujours présent.